lundi 3 novembre 2014

Les Riches Heures de la Bastide de Libourne


3 Novembre 1860  


Hommage au Duc Decazes


            
C’est aujourd’hui que Libourne rend un hommage solennel au premier duc Decazes dont le convoi funèbre traverse notre ville avant de rejoindre le mausolée familial à Bonzac. Natif du Libournais, le duc qui fut un homme d’état de premier plan, n’oublia jamais d’aider la ville de Libourne et sa région.

 Quelques repères chronologiques nous permettront de récapituler sa carrière politique.


Elie Decazes dans sa jeunesse, sa clairvoyance politique et son charisme l’ont conduit aux plus hauts postes et aux plus grands honneurs. Le décès tragique du Duc de Berry l’empêcha de poursuivre une action qui aurait peut être pu éviter l’échec de la Restauration. (Cl. Camille Desveaux Archives Départementales de la Gironde)


  • 1780 Naissance à Saint Martin de Laye, dans le canton de Guîtres, d’Elie Decazes au sein d’une très ancienne famille du libournais, qui comptait déjà au fil des siècles passés plusieurs maires de Libourne et de nombreuses alliances avec la bourgeoisie et la noblesse de la région.

  • 1806 Après avoir suivi des études de Droit et entamé à Libourne une carrière d’avocat, il devient magistrat. Sa charge l’amènera à Paris, puis à la cour de Napoléon I er, où il assumera différentes fonctions.

  • 1814 C’est la chute de l’empire. Elie Decazes se rallie au nouveau roi Louis XVIII. Cette adhésion sera définitive. Pendant les 1OO Jours il reste fidèle au Roi et refuse de participer au retour de Napoléon. Cette attitude lui vaudra l’estime de Louis XVIII qui le nommera préfet de police puis ministre de la police générale, et lui donnera les titres de comte, puis de duc et pair de France.

  • 1818 à 1820. Il est premier ministre, et ministre de la police générale (fonctions équivalentes à celles de ministre de l’intérieur). A ce poste, en accord avec le Roi, il s’attache à défendre des positions libérales afin d’assurer un bon fonctionnement des institutions de la restauration, et de stabiliser le retour de la monarchie. Cette politique lui vaut l’inimitié farouche des milieux les plus conservateurs, qui, de leur coté, souhaitent un retour à la France d’avant 1789. Le 14 février 1820 l’assassinat du Duc de Berry, héritier du trône, ouvre une crise dynastique dont le duc Decazes est rendu responsable par les milieux conservateurs. Ses derniers obtiennent de Louis XVIII son renvoi quelques jours après l’attentat. Le duc Decazes ne reviendra plus à la direction du gouvernement.

  • De 1820 à 1848 le duc Decazes reste un personnage influent, il sera notamment ambassadeur de France en Angleterre et au Danemark. Quoique rallié à Louis Philippe tardivement, il conservera son titre de pair de France jusqu’à l’abolition de la Chambre des Pairs en 1848, date à laquelle il se retire définitivement  des affaires politiques, mais reste actif dans de nombreux autres domaines, notamment au sein des sociétés d’agriculture et d’horticulture.
1860, Il décède, octogénaire, le 24 octobre


            Quoique longtemps éloigné de Libourne par ses activités, le duc Decazes a su aider notre ville en de nombreuses occasions :
           
  •  C’est avec son appui, en tant que ministre de la police générale, que la construction du pont de Libourne est décidée, et que la société qui doit en entreprendre la réalisation est dotée des moyens et des autorisations nécessaires. Quelques années plus tard, le Duc œuvrera également pour la suppression du péage dont initialement devaient s’acquitter tous les utilisateurs du pont. Cet ouvrage d’art maintint Libourne sur les grands axes de communications et de commerce de la région, y compris lors du déclin du trafic fluvial.

  • L’ancien hôpital Saint James devenu trop petit et incommode, le duc Decazes donnera, en 1830, tout son appui et une somme importante pour qu’un nouvel hôpital puisse s’ouvrir à Libourne dans les bâtiments de l’ancien couvent des Récollets (devenu aujourd’hui la médiathèque Condorcet).


  •  Le musée des beaux arts de Libourne est crée entre 1819 et 1820 par le duc Decazes  qui lance les collections en faisant don de plusieurs tableaux de ses propres collection puis des dépôts du musée du Louvre sont réalisés à son instigation qui viennent enrichir le musée. Encore aujourd’hui on y admirer notamment « l’arrestation de Saint Marc », tableau monumental dont la présence en ce musée résulte de l’action du Duc Decazes.



Au début du siècle dernier, la présence du Duc Decazes est encore toute entière sur la place qui porte désormais son nom : l’hôtel particulier et ses haras, le Carmel, et la statue de bronze  autant de souvenirs dont l’histoire a été libre de disposer. (Cl. JF Le Strat collection personnelle)

  • Terrien et homme du XIX eme siècle, attaché aux progrès de l’agriculture et de l’élevage, le duc financera la création d’un haras à Libourne. Propriétaire d’un hôtel particulier et de vastes terrains sur les allées, à l’emplacement de l’actuel lycée Max Linder, il fera construire sur cette propriété des écuries et y élèvera à partir de 1829 les premiers étalons. Ce haras restera actif jusqu’à la seconde guerre mondiale. A une époque où le cheval est la principale force motrice, l’importance d’un établissement travaillant au perfectionnement de la race chevaline n’échappe à personne aussi le haras devient-il un haras départemental quelques années après sa création.

  •  En 1840 le Carmel de Libourne est crée dans l’axe de la rue Gambetta. Les terrains sur lesquels ce couvent est édifié jouxtent l’hôtel particulier et les haras, Ils sont donnés par le duc Decazes. La chapelle du Carmel fait toujours partie du paysage libournais et après avoir été un haut lieu de la vie cultuelle de la ville, elle demeure à présent un haut lieu de la vie culturelle de Libourne.

            Ainsi donc le duc Decazes est-il mort après une vie bien remplie.

            Le 3  novembre 1860 un service funèbre en l’église Saint Jean rend hommage à son action en faveur de Libourne. Bientôt une place lui sera dédiée, enrichie en 1865 de la statue en pied du duc, sa mémoire s’enracinera alors dans Libourne.



  • JF Le Strat pour l'OPPAL

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