L'Histoire éternelle…
Bibliographie
Pour répondre à la sollicitation de nombreuses personnes souhaitant approfondir leurs connaissances sur l’histoire du sanctuaire de Notre Dame de Condat, voici, en ligne, la bibliographie du livre "Il était une fois la chapelle de Condat" que je souhaitais conserver à part dans un souci de légèreté du récit et de mise en forme.
En effet,
l’ouvrage, loin d’être exhaustif, a été le fruit d’une longue gestation
interrompue brusquement par la menace d’une construction résidentielle sur le
sol condatais au mois de juin dernier. Cet accouchement prématuré m’a poussée à
tirer l’essence de mes connaissances, l’or du creuset de mes recherches pour
offrir à tous la beauté d’un lieu exceptionnel menacé de destruction.
Il ne
s’agissait ni d’entamer l’écriture d’un ouvrage historique détaillé, ni de
rédiger une courte monographie résumée mais bel et bien de synthétiser, en
essayant de ne rien omettre, dix années de travail, lectures, recherches,
découvertes, entretiens, voyages, partages, etc…
Cette ode
à la Vierge du Confluent, patronne des Libournais, protectrice des marins et
des gens du fleuve est un hommage à la sacralité du lieu qui, bien avant la
construction du sanctuaire marial, était un lieu de culte druidique de grande renommée.
C’est Aliénor
d’Aquitaine, qui, au Moyen-Age, a transformé la petite chapelle du château de
Condat en sanctuaire dédié à la Vierge Marie sur les chemins de Saint-Jacques
de Compostelle. La guérison miraculeuse de son époux mourant, le roi d’Angleterre Henri II, à Rocamadour
après la découverte d’un corps attribué à Saint Amadour, fut à l’origine de
cette transformation. Dès lors nombreux furent les pèlerinages qu’ils
effectuèrent entre Condat et Rocamadour pour remercier Notre Dame de
Rocamadour. Ils créèrent le sanctuaire de Notre Dame de Condat pour tous ceux qui souhaitaient, à leur tour, obtenir grâces et protection de la Vierge du Confluent. C'est peut-être à cette époque qu'ils ramenèrent une relique de Saint Amadour dans la chapelle de Condat. La guérison miraculeuse du roi d'Angleterre, attestée dans les Chroniques de Rocamadour, est mentionnée dans les « Rôles Gascons », ces parchemins rédigés par des
scribes de l’époque, récemment étudiés par des professeurs de l’université de
Bordeaux III, de Londres et d’Oxford.
L’authenticité
du passage d’Amadour à Condat avant d’achever son pèlerinage terrestre au Roc
du Val d’Alzou dans lequel il construisit une grotte, est appuyée par les
Bollandistes. Créée par Jean Bolland, la Société des Bollandistes regroupait et
regroupe encore des savants chargés d’étudier la vie et le culte des saints
chrétiens. Leur œuvre, aujourd’hui large de 14 000 pages fait référence dans le
monde entier. On y trouve la vie des saints de l'Ancien et du Nouveau
Testament, des martyrs, des Pères, des auteurs sacrés et ecclésiastiques, des
vénérables et autres personnes mortes en odeur de sainteté; des notices
sur les congrégations et les ordres religieux; l’histoire des reliques,
des pèlerinages, des dévotions populaires, etc… et notamment l’histoire de
Saint Amadour.
Ces
découvertes associées aux écrits des saints eux-mêmes, comme Saint Jérôme, et
aux révélations de grandes mystiques approuvées par l’Eglise comme Catherine
Emmerich ou Maria Valtorta ont permis de retracer la vie de Saint Amadour et de
Sainte Véronique dans une tradition qui a fait foi pendant longtemps en
Aquitaine.
Depuis
1905, avec la séparation de l’Eglise et de l’Etat, ces écrits ont souvent été
oubliés voire mis au rancart face à une volonté séculaire de ne plus y faire
référence.
Or sans
les sources religieuses quelles qu’elles soient (archives diocésaines,
bibliothèques franciscaines ou d’autres congrégations, grands bollandistes,
etc…) l’histoire de Condat, comme celle de l’Aquitaine, de la France ou de
l’Europe, ne pourrait avoir de sens. En ôter la part chrétienne, tout comme la
part laïque, serait nous amputer d’une partie de nous-mêmes. Nous le savons,
les grands chroniqueurs du Moyen Age, les scribes, les historiens étaient souvent
des religieux car ils possédaient la connaissance de l’écriture et de la
lecture. Cet état de fait se retrouve particulièrement à Libourne où les
Cordeliers, ces moines de Saint François d’Assise tant aimés des libournais,
ont répertorié dans leurs Chroniques toute l’histoire de la bastide.
Lorsque je reçois des touristes anglo-saxons dans la chapelle de Condat, l’immense sentiment de familiarité du lieu qu’ils ressentent ne provient pas de notre voisinage culturel mais bel et bien de ce sentiment d’appartenance à une même histoire qui nous transcende.
L’histoire
ne s’invente pas, elle s’apprend et se transmet… elle est éternelle!
Camille Desveaux
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"Il était une fois... la chapelle de Condat, âme de Libourne"
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