Aux origines de LIBOURNE : LEYBOURNE
Voyage en terre britannique
Première étape: KEYNSHAM
Au
début du mois de juillet, une délégation officielle de la Mairie de Libourne
s’est déplacée à Keynsham (près de Bristol), sous la houlette de Philippe Buisson, pour fêter les
quarante ans du jumelage entre les deux villes. Ouverture d’une année festive
qui se terminera à Libourne l’été prochain dans une ambiance très
« british ».
Keynsham, inauguration de l'espace culturel |
Visite
de Bristol, croisière sur la rivière Avon, découverte de Bath, inauguration de
l’espace culturel Libourne/keynsham, rencontre officielle avec les élus de
Keynsham : tel fut le programme convivial et fraternel qui nous lia
pendant trois jours.
Le port de Bristol |
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Deuxième étape: LEYBOURNE
En tant que déléguée à l’histoire et à la valorisation du patrimoine, passionnée par la fabuleuse histoire de la bastide de Libourne, j’ai eu l’honneur d’organiser une rencontre avec les dignitaires de la ville de Leybourne, près de Londres, fief de la seigneurie de Roger de Leyburn où il naquit en 1215.
Depuis ma dernière venue, voilà six ans, nous entretenions une relation épistolaire au sujet du chevalier de Leyburn mais surtout, grâce à des documents anglais inédits, je pouvais commencer l’écriture de sa vie.
Une vie hors du
commun pour un personnage haut en couleurs !
Du jeune chevalier
belliqueux au prince de la paix, grand ami du roi d’Angleterre Henri III
Plantagenêt et de son fils le prince Edouard, Roger de Leyburn rencontra bien
des épreuves avant d’être promu Lieutenant du roi en Aquitaine, poste le plus
élevé du royaume après le souverain. Les exactions qu’il avait commises dans sa
jeunesse furent entièrement pardonnées le jour où il sauva la vie du roi à
Evesham lors du siège où mourut le pire ennemi de la couronne : Simon de
Montfort.
Dès lors, Henri III,
l’honora de grandes distinctions, le dota de terres et de manoirs somptueux et, consécration ultime, lui offrit la
paternité de « la plus belle des bastides anglaises en
Aquitaine » : Libourne.
Fait
rarissime dans l’histoire des bastides, Roger de Leyburn léguait son nom à la
postérité, non pas en tant que fondateur de la ville (déjà construite) mais à titre honorifique
en récompense de sa bravoure et de ses loyaux services.
A
Leybourne le soleil avait atteint son zénith lorsque, le 2 juillet dernier,
nous franchîmes les grilles du manoir des Leyburn.
Le spectacle qui s’offrit à nous fut saisissant : une nef de pierres dorées semblait voguer sur un océan de verdure.
Le spectacle qui s’offrit à nous fut saisissant : une nef de pierres dorées semblait voguer sur un océan de verdure.
On
pouvait distinguer les parties les plus anciennes des corps des bâtiments
récents, somptueusement réunis dans un ensemble parfaitement restauré par Val
et Allan Albert, les propriétaires du lieu depuis plus de 20 ans.
Ce fut pour moi une immense joie de les rencontrer et de pénétrer dans l’antre du chevalier aux armes d’azur. C’est comme si j’avais fait un plongeon de huit siècles émergeant au cœur des temps chevaleresques où naquit Roger de Leyburn. L’espace d’un instant, j’étais devenue une princesse d’un autre âge.
Au delà de la réception chaleureuse des Albert, il me semblait être accueillie par le chevalier de Leyburn en personne. Sentiment accentué par le fait d’avoir cheminé avec lui dans un long voyage littéraire de dix ans. En effet, rédiger une biographie dépasse largement le cadre d’une découverte historique pour déboucher sur une relation particulière et tangible avec la personne.
Dans
ce palais du XXIème siècle, point de chevaliers, de rois, de reines ou de
nobles dames mais des hôtes charmants qui, en compagnie du maire de Leybourne,
Robert Ulph, et de son équipe nous ont reçu avec les plus grands honneurs.
Robert Ulph, Valerie Albert et Camille Desveaux |
Le jardin du château servait d’écrin à cette belle rencontre à l’abri des murs transpirant d’histoire de l’ancienne forteresse. Le soleil en personne s’était invité faisant jaillir du tableau une lumière saisissante.
Après
avoir découvert le reliquaire contenant le cœur de Roger de Leyburn dans la
petite église de Saint-Pierre et Saint-Paul puis visité l'ensemble du domaine, nous nous sommes retrouvés dans le château pour un petit discours de
bienvenue.
Un magnifique gâteau, confectionné pour l’occasion, arborait les doubles blasons des Leyburn et de Libourne. Et c’est à Robert Ulph et Philippe Buisson que revint l’honneur de le partager.
Robert Ulph et Philippe Buisson |
L'église Saint-Pierre et Saint-Paul de Leybourne |
Un magnifique gâteau, confectionné pour l’occasion, arborait les doubles blasons des Leyburn et de Libourne. Et c’est à Robert Ulph et Philippe Buisson que revint l’honneur de le partager.
Ce geste symbolique traduisait à lui seul le lien qui unit nos deux villes depuis près de huit siècles transfiguré par une relation et une amitié nouvelles, prémices d’un avenir prometteur.
Cet
avenir sera d’abord concrétisé par la sortie de l’ouvrage consacré à Roger de
Leyburn, entièrement traduit en anglais, pour les Journées du Patrimoine 2017
et par la venue des Albert et du maire de Leybourne l’année prochaine afin de
recevoir le titre de citoyens d’honneur de la ville de Libourne.
A l’heure où le château de Condat révèle peu à peu ses secrets, celui de Leybourne nous ouvre les portes d’un horizon nouveau sous le regard protecteur de l’homme qui fut, est, et restera à jamais, l’illustre parrain de la bastide de Libourne : Roger de Leyburn.
Camille
Desveaux
Texte, illustrations et photographies (sauf 6 et 7 Source Internet) : Copyright C. Desveaux
Texte, illustrations et photographies (sauf 6 et 7 Source Internet) : Copyright C. Desveaux