lundi 21 juillet 2014


Les Riches Heures de La Bastide de Libourne



Les 21 et 22  Juillet…
Jours d’Elections Municipales depuis 1270 !
 
  Pendant plus de cinq siècles les 21 et 22 Juillet (jour de la fête de Marie Madeleine) furent des jours importants pour Libourne.
  En effet, depuis la signature de la charte communale en 1270, la conduite des affaires de la cité est confiée à un maire. La charte communale précise les modalités de sa désignation.
  Ce sont tout d’abord les bourgeois de Libourne (c’est à dire les personnes possédant dans la ville une maison ou un terrain) qui doivent élire 12 Jurats (ce sont en quelques sortes l’équivalent des actuels conseillers municipaux). Ces jurats élus doivent à leur tour élire parmi eux deux jurats susceptibles de devenir Maire. Dès le lendemain, ces deux hommes se rendent à Bordeaux pour se présenter au Sénéchal de Gascogne, dépositaire en Aquitaine de l’autorité royale. Et c’est donc le représentant du roi qui choisit le nouveau maire parmi les deux candidats qui lui sont présentés. La charte précise même que si le sénéchal de Gascogne ne choisit pas de maire, c’est dans ce cas aux jurats de Libourne que revient le choix final.




Ci dessus l’église du couvent des cordeliers où les maires de Libourne prêtaient serment à leur entrée en fonction. Le couvent lui-même abrita les réunions du corps municipal  jusqu’à la construction de l’Hôtel de ville en 1427. Ce haut lieu de la vie politique libournaise fut démoli presque entièrement en 1962 pour agrandir le bureau de poste.


  Deux points méritent  ici d‘être  soulignés.

  D’une part, le processus de désignation du maire prévu en 1270 n’est finalement pas si éloigné du processus actuel, qui prévoit, lui aussi, l’élection de conseillers municipaux par les citoyens, et dans un second temps l’élection d’un maire au sein du conseil municipal. Il est même tout à fait similaire en cas d’abstention du sénéchal de Gascogne. C’est avant la lettre un processus démocratique.

  D’autre part, le dispositif de la charte communale souligne à la fois la liberté accordée aux libournais et la pleine puissance du roi sur la Ville :

>  La liberté parce que la charte laisse aux bourgeois de Libourne la possibilité de s administrer eux mêmes et d’être administrés par l’un des leurs. Ainsi l’organisation de la vie communale ne dépend–t-elle que des libournais du moins dans son quotidien ;

>  La puissance du roi d’Angleterre est à Libourne pleine et entière. C’est lui qui a octroyé la charte et c’est lui qui par son représentant désigne le maire. La ville entière, dont il est le créateur, lui appartient en propre. En plein moyen âge Il n’y a aucun intermédiaire féodal entre Libourne et son roi.

  Ainsi les journées des 21 et 22 Juillet sont-elles marquées chaque année par un rappel à l’autorité et de la protection royale et par la confirmation des libertés qui assurent la paix et la prospérité de la ville.

  Ayons enfin une pensée pour Raymond Brun de Fronsac qui fut le premier maire de Libourne !


Pour l'OPPAL : Jean-François Le Strat
Ont collaboré : Léo Le Strat et Dominique Rose

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