jeudi 29 janvier 2015

Libourne et René Princeteau



Les Riches Heures de la Bastide de Libourne

30 janvier 1914



La mort de René Princeteau
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Petite Biographie

Pierre-Charles-Marie PRINCETEAU, dit René, est né à Libourne le 18 juillet 1843 dans une famille de la haute bourgeoisie locale, propriétaire de nombreux domaines viticoles. Comme sa soeur aînée, Thérèse, René était sourd de naissance. Après une première formation dans l’atelier de sculpture de la ville de Bordeaux, sous la direction de Dominique Maggesi (1807-1892), il entre à Paris en 1865 à l’Ecole impériale des Beaux-Arts, sections sculpture et peinture, où il reçoit un enseignement classique, basé sur le dessin d’après l’antique et le modèle vivant.
A partir de 1868 et jusqu’en 1904, René PRINCETEAU expose régulièrement au Salon. Inspirée de ses activités mondaines et sportives, courses et chasses, ses peintures rencontrent un vif succès. Lié avec le comte Alphonse de Toulouse-Lautrec, il prend sous sa protection le jeune Henri et devient son professeur. Dans son atelier, René PRINCETEAU reçoit de nombreux artistes : John Lewis Brown (1829 - 1890), peintre et graveur bordelais avec qui il partage le goût de la peinture de chevaux, ou Jean Louis Forain (1852-1931).
La guerre de 1870, à laquelle il participe, lui offre ses premiers grands sujets historiques. Au Salon des Artistes français de 1872, il présente Patrouille de Uhlans surprise dans une embuscade de francs-tireurs (dépôt de l’Etat en 1875 au musée des beaux-Arts de Libourne). Le Président de la République Mac Mahon lui commanda pour Versailles son portrait équestre grandeur nature. Il réalisa également le portrait équestre du Duc Decazes et de nombreux aristocrates. Celui de Washington, qu’on a pu admirer à Libourne, durant la rétrospective, lui valut une médaille à Philadelphie.
A partir de 1880, sans abandonner complètement sa vie et son atelier parisiens, René PRINCETEAU revient de plus en plus fréquemment dans son domaine familial de Pontus, à Fronsac, près de Libourne. Il y fait installer un nouvel atelier, dans la cour du château, où il travaillera jusqu’à la fin de sa vie. Il continue de peindre des scènes de chasse, mais le monde rural deviendra son sujet privilégié. Très affecté par le décès de sa mère en 1903, affaibli par la maladie, il décède en 1914 dans sa propriété de Pontus, à Fronsac.
Le Musée de Libourne possède 26 toiles et plus de deux cents dessins de ce peintre. Une place et un collège éponymes lui sont attribués.
Camille  Desveaux


Son œuvre, sa mémoire

Notre propos n’est pas de faire ici une analyse détaillée de l’œuvre de cet artiste libournais. Rappelons simplement qu’elle comporte trois volets principaux :

Ø  Une période correspondant aux années de formation avec des sujets académiques ou à caractère militaire.
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Patrouille des Ulhans surprise dans une embuscade, René Princeteau, 1871, Musée de Libourne

          


  Il reste peu de choses des œuvres de formation à sujet académique telles que « L’enlèvement des Sabines » ou encore « Hercule enchaînant Cerbére »., En revanche il est possible d’admirer au musée de Libourne un chef d’œuvre de peinture militaire exécuté par Princeteau :  « Patrouille de Uhlans surprise dans une embuscade ». Un tableau nocturne qui dépasse de très loin le clair obscur classique pour mieux saisir le spectateur par la fulgurance du combat, de la chute des cavaliers et de la mort des hommes et des animaux, scène de combat d’une guerre de 1870 que Princeteau, alors parisien, a traversé de très près. Il en ressort une sorte de noir malaise héroïque proche de celui que la France ressentait encore quand le tableau fut peint, deux ans après la défaite. Avec de telles œuvres Princeteau assoit une notoriété qui ne fera que s’accroitre par la suite. La facture de ses tableaux ne se rattache déjà plus  à aucune école. Elle restera libre tout au long de son œuvre.


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Ø  Avec le volet équestre de son œuvre, René Princeteau nous peint des scènes de courses et d’entraînement de chevaux, des scènes de chasse à courre, et des portraits équestres.

                  Monté à Paris, les origines sociales de René Princeteau lui permirent d’accéder aux milieux huppés de la belle époque, et aussi de toujours rester en contact avec le milieu équestre. La fréquentation des champs de courses et des chasses organisées notamment à Chantilly par le duc d’Aumale lui procura de nombreux sujets, qu’il traita toujours avec une sensibilité personnelle et un sens remarquable des coloris. Excellent cavalier lui même il parvient à imprégner ces toiles du ressenti des scènes dont il avait été sinon un acteur du moins le témoin, et dont il avait pris les croquis sur le vif. C’est au cours de l’une de ses chasses qu’il rencontre le Comte Alphonse de Toulouse-Lautrec-Monfa. Son fils, Henri, alors âgé de 7 ans, présente déjà de remarquables prédispositions pour le dessin et la peinture. Il ne cessera de fréquenter l’atelier  de Princeteau et, deviendra son unique élève et son ami avant de devenir le grand artiste que l’on connaît.
                                                                                          

Ø  Enfin un volet rural de l’œuvre de René Princeteau qui est celui des paysages de campagne, des cours de ferme, des animaux de trait saisis en plein travail.


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                  A partir de 1883 René Princeteau revient vivre dans une propriété familiale, le château Pontus. Il y aménage un atelier dans l’une des dépendances du domaine et trouve dans la campagne libournaise de nouvelles sources d’inspirations assez éloignées de sa précédente période. Néanmoins on retrouve dans ces tableaux la thématique animalière, le traitement des couleurs, et cette sensibilité qui permet au spectateur d’entrer dans le tableau, de la même façon que l’artiste a vécu la scène qu’il à peinte

             Actuellement encore à Libourne certains lieux restent imprégnés de la présence de René Princeteau.


Ø  La place René Princeteau où, juste à coté de la poste, à l’angle de la rue Orbe et de ce qui était alors la place la Paix, se situe la maison natale de l’artiste. Au centre de cette place, depuis 1974 une stèle lui rend hommage. Le médaillon de bronze avec le portrait en relief de René Princeteau est l’œuvre d’Henry Moreau à qui nous devons également le monument aux morts de notre ville.




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Ø  L’hôtel de Ville de Libourne est décoré de plusieurs œuvres de grand format, notamment la salle du Conseil avec quatre scènes de course. Par ailleurs de nombreuses œuvres de Princeteau sont également exposées dans le Musée. Elles font apparaître la diversité de son œuvre. L’on peut y admirer notamment « Patrouille de Uhlans surprise dans une embuscade », ainsi qu’une ébauche de cette œuvre utile à la compréhension du travail de création de l’artiste. Un lieu dont nous ne pouvons qu’encourager la visite.



Ø  Enfin au cimetière de La Paillette, section D, le caveau familial où repose René Princeteau depuis un siècle.

           
Jean-François Le Strat
pour l’OPPAL


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