LE VIGNOBLE LIBOURNAIS
Episode 3: Les Hospitaliers ou le vignoble sacré




Au temps des Hospitaliers, le vin servait à laver et soigner les blessures, faisant office de désinfectant. Il rentrait dans la composition de divers breuvages thérapeutiques, l’eau étant impropre à la consommation. Dans la cuisine aussi, il tenait une place prépondérante : de la confection des bouillons à celle des sauces, en passant par sa consommation pure ou coupée.

L’origine du vin se fond dans l’histoire de l’humanité et la croyance des hommes.
En Mésopotamie comme en Egypte, la vigne représentait l’arbre de vie, allégorie de la fertilité, la Terre-mère nourricière. Les anciens Egyptiens la dédiait à Osiris, divinité personnifiant le grand mystère de la renaissance, la vie après la mort (en rapport avec les crues annuelles du Nil qui assuraient la fertilité de la terre et la croissance des récoltes). En Grèce, elle figurait l’arbre de Dyonisos (le Bacchus romain), dieu de la fertilité et de la vie de la nature.
Mentionnée près de 300 fois dans l’Ancien Testament, fondement des trois religions monothéistes, la première vigne fut plantée par Noé à la demande de Dieu, le Vigneron. Mais c’est indéniablement le christianisme qui conféra au vin le statut le plus hautement symbolique en le consacrant dans le rituel de l’Eucharistie.
Dès lors, les moines eurent la possibilité de produire du vin, moyen d’union à Dieu et de sanctification. Et la vigne devenait pour tous les hommes symbole de renaissance : par le travail, la taille, le rognage, le soin et le vieillissement nécessaire à l’élaboration d’un grand vin, elle représentait la transformation et l’éducation de l’homme nouveau. Celui que désirait devenir chaque pèlerin en quête de sens.
Camille
Site: camilledesveaux.com
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La semaine prochaine:
Episode 4 : Du Lys au Genêt, la reine Aliénor


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