La Sainte Epine de Libourne
Une Sainte Relique
Depuis une vingtaine d’années, les chercheurs tentent de
percer le mystère des reliques chrétiennes et du rôle qu’elles ont joué dans la
politique souveraine à partir de Constantin Ier, le premier empereur chrétien,
au IVème siècle. « Elles assuraient par leur puissance miraculeuse la
protection collective, et à ce titre le souverain se devait de les accumuler.
Mais elles étaient aussi symboliquement porteuses du pouvoir des souverains qui
les avaient possédées antérieurement. »[1]
Le mot relique vient du latin reliquiae qui veut dire « restes » et qualifie tout ce
qui reste d’une personne honorée comme un saint. Ces restes peuvent être des
éléments corporels ou bien des objets lui ayant appartenu, des vêtements... La
vénération des reliques existe depuis l’Antiquité. Les Romains et les Grecs
avaient pour habitude de brûler leurs défunts et de récupérer leurs cendres
(les reliques) dans des urnes prévues à cet usage (les reliquaires).
La vénération des reliques du Christ, également appelées
Saintes Reliques, de la Vierge et des saints est une spécificité du Christianisme.
Attestée à l’époque paléochrétienne, elle atteint son apogée au Moyen Age et
demeure vivace aujourd’hui. « Leur utilisation constituait un moyen
exceptionnellement efficace d’accès au sacré, indispensable pour étayer,
glorifier voire légitimer toute autorité politique au Moyen Age. »[2]
L’Epine présumée de la Couronne du Christ qui orne le coffre
fort de l’église Saint Jean-Baptiste ne déroge pas à la règle. Son histoire
étonnante, voulant qu’elle ait appartenu à Charlemagne, la place au premier
plan des trésors de la ville tant par son caractère sacré que par le rôle
qu’elle a joué dans l’histoire de Libourne.
Après avoir évoqué cette histoire dans un précédent article,
je vous propose de la découvrir sous un autre angle, grâce à de nouvelles découvertes dont je vous livrerai les secrets prochainement...
A très bientôt,
Oppalement vôtre,
Camille
[1] Edina BOZOKY : La
Politique des Reliques de Constantin à Saint Louis, Beauchesne, Paris, 2006,
315 pages.